Comprendre et appliquer la discipline positive pour les adolescents

Les difficultés du quotidien sont nombreuses lorsque l’on a un enfant et… peut-être encore plus lorsque celui-ci atteint l’adolescence ! Devoirs négligés, temps devant les écrans trop important, premiers verres d’alcool, troubles alimentaires, baisse de la confiance en soi… Parents et enseignant·es peuvent vite se sentir démunis face à cette avalanche de défis. Si tel est votre cas, sachez que cet article va vous offrir non pas une baguette magique pour effacer tous ces tracas, mais des outils issus de la discipline positive afin de les appréhender puis de les atténuer.
Qu’est-ce que la discipline positive ?
La discipline positive est une méthode éducative venant des États-Unis dont l’objectif initial était de faciliter les relations entre les parents et les enfants, de favoriser l’épanouissement de ces derniers tout en leur imposant des limites. Ces outils servent aujourd’hui à celles et ceux, parents ou enseignant·es, qui veulent trouver davantage de sérénité dans leur rôle d’éducateur.
Les techniques de la discipline positive ne sont pas punitives, elles cherchent plutôt à ce que l’enfant ou l’adolescent·e développe son auto-discipline ainsi que ses compétences socio-émotionnelles (savoir communiquer efficacement, savoir réguler ses émotions ou encore avoir de l’empathie, par exemple). Ces techniques reposent pour cela sur un savant mélange entre bienveillance et fermeté. Les notions d’encouragement, de coopération et de respect mutuel sont également très importantes.

La discipline positive a été développée par les Américaines Jane Nelsen et Lynn Lott, qui se sont elles-mêmes fondées sur les travaux du psychiatre autrichien Alfred Adler.
« Tu me dis, j’oublie. Tu m’enseignes, je me souviens. Tu m’impliques, j’apprends. » Franklin D. Roosevelt
3 techniques de discipline positive pour les adolescents
Les exercices proposés ci-dessous ont l’avantage de pouvoir se pratiquer à la maison comme à l’école. Il n’existe pas un manuel unique de discipline positive, à vous de vous approprier les exercices ou même, pourquoi pas, de créer les vôtres en vous inspirant de ce qui existe déjà ! Nous vous proposerons toutefois en fin d’article deux lectures qui vous aideront à approfondir ce sujet passionnant.
Les Temps d’Échange
Les Temps d’Échange en Famille (TEF) ou Temps d’Échange en Classe (TEC) sont des cercles de parole au cours desquels chacun·e est libre de s’exprimer. L’idée est de partager quelque chose qui nous est arrivé ou une émotion que nous avons ressentie, qu’elle soit positive ou non. Le tout est que ce moment privilégié soit fondé sur le respect et sur l’écoute de l’autre, deux conditions nécessaires pour que les adolescent·es se sentent assez en confiance pour se livrer. N’hésitez pas à vous servir d’un objet symbolique que les participant·es tiendront chacun·e leur tour entre leurs mains, une balle en mousse par exemple, pour indiquer à qui est la parole.
Cet outil peut être particulièrement bénéfique pour les adolescent·es qui se sentent bien souvent incompris. Les cercles de parole leur permettront de mettre des mots sur leurs maux, de se sentir écouté·es et de s’apercevoir qu’ils ne sont pas seul·es avec leurs émotions.

Les Temps d’Échange en Famille (TEF) ou Temps d’Échange en Classe (TEC) sont des cercles de parole au cours desquels chacun·e est libre de s’exprimer. L’idée est de partager quelque chose qui nous est arrivé ou une émotion que nous avons ressentie, qu’elle soit positive ou non. Le tout est que ce moment privilégié soit fondé sur le respect et sur l’écoute de l’autre, deux conditions nécessaires pour que les adolescent·es se sentent assez en confiance pour se livrer. N’hésitez pas à vous servir d’un objet symbolique que les participant·es tiendront chacun·e leur tour entre leurs mains, une balle en mousse par exemple, pour indiquer à qui est la parole.
Cet outil peut être particulièrement bénéfique pour les adolescent·es qui se sentent bien souvent incompris. Les cercles de parole leur permettront de mettre des mots sur leurs maux, de se sentir écouté·es et de s’apercevoir qu’ils ne sont pas seul·es
Les feedbacks
Le rythme effréné de nos vies fait que nous sommes parfois en pilote automatique, c’est-à-dire que nous faisons les choses sans trop savoir pourquoi, sans réfléchir à leur sens. Un réflexe facile à prendre pour ralentir cette course infernale est de partager avec d’autres son retour d’expérience, que ce soit après une sortie en classe, une leçon, un jeu coopératif, un film, etc.
L’adolescence est une période au cours de laquelle la perte de sens a tendance à s’immiscer. Peut-être parce qu’ils s’interrogent sur leur avenir et que cela est source d’angoisse, il arrive que les adolescent·es aient du mal à comprendre l’intérêt de ce qu’ils apprennent à l’école ou même des activités extra-scolaires qu’ils pratiquent.
Instaurer un temps de feedback après une activité permet de se reconnecter au sens de celle-ci. Demandez à vos élèves ou à vos enfants ce qu’ils ont ressenti durant cette activité, s’ils l’ont trouvé simple ou compliquée (et pourquoi ?) et ce qu’ils en ont retenu, ce qu’ils ont appris.
« Je m’arrange toujours pour garder 5 ou 10 minutes à la fin de mes ateliers en classe pour faire ce travail de feedback avec les élèves. Je vais envoyer trois balles en mousse à trois personnes qui seront invitées à s’exprimer. Je leur demande de nous dire avec quoi ils repartent dans leur sac à dos : avec quelles nouvelles connaissances, compétences, qualités, etc. C’est ensuite de nouveau à mon tour de prendre la parole pour expliquer plus en profondeur l’intérêt pédagogique de cet exercice. » Carole Petel, experte en pédagogie entrepreneuriale.
La boîte à gratitudes
Avez-vous remarqué avec quelle facilité nous relevons ce que nous considérons comme négatif ? Et qu’en est-il des choses positives ? Nous avons tendance à moins les remarquer ou à les considérer comme normales, acquises. Cela est particulièrement vrai pour nos adolescent·es qui se mettent vite à broyer du noir. L’installation d’une boîte de la gratitude, en salle de classe ou à la maison, est une façon d’inverser les tendances. Les adolescent·es vont y déposer, anonymement ou non et quand ils le souhaitent, des bouts de papier sur lesquels ils auront écrit des choses pour lesquelles ils sont reconnaissants.
Nul besoin que ces faits soient extraordinaires. Au contraire, le bonheur se cache au quotidien dans de nombreux riens : un·e camarade qui propose de nous aider à comprendre une leçon compliquée, un·e autre qui nous a offert son dessert à la cantine, un·e autre encore qui nous a prêté son pull à la récréation car nous avions froid.

« J’ai beaucoup de gratitude pour les personnes qui m’entourent. Ce que je suis et ce que je fais, c’est aussi grâce à eux. C’est important pour moi qu’ils le sachent. J’ai toujours su dire « merci », car j’ai conscience qu’on n’est jamais seul. » Carole Petel, experte en pédagogie entrepreneuriale.
2 livres sur la discipline positive :
- La discipline positive dans la classe – Jane Nelsen, Lynn Lott, Stephen Glenn
- Pratiquer la psychologie positive au quotidien – Martin Seligman
La discipline positive se présente comme un phare dans la nuit tumultueuse de l’adolescence. Elle nous offre la carte pour naviguer à travers les eaux agitées de la rébellion, de la confusion et des défis qui accompagnent cette période. Les outils tels que les Temps d’Échange en Famille, les feedbacks et la boîte à gratitudes sont de précieux compagnons de voyage, éclairant le chemin vers une communication basée sur la confiance et une compréhension mutuelle. Alors, en route !